La traduction français-espagnol duvocabulaire militaire. Analyse de son traitementlexicographique
Ascensión Sierra Soriano Universidad de Alicante Abstract The inco rpo ra tion of Spanish military fo rces in intern a tional opera tions hasi n cre a sed the need for tra n s l a tion servi ces in ord er to ach i eve pre ci se andi n d i s pen s a ble co m mu n i c a tion betwe en the mem bers of d i f ferent arm i e s . W h i l ethere exist a few dictionaries which translate military vocabulary from English intoSpa n i s h , t h ere are none from Fren ch into Spa n i s h . The military are , t h erefo re ,forced to resort to bilingual general dictionaries when they struggle to translate andto make themselves understood.In this paper we analyzed the lexicographic treatment given to military vocabularyin this kind of d i cti o n a ry, its inclusion and tra n s l a ti o n , and we eva l u a ted theproposed equivalences.TRADUCCION - LEXICOGRAFIA BILINGÜE 0. Introduction
L ' u n i on eu rop é enne qui se produit à tous les niveaux (po l i ti qu e , ju ri d i qu e ,économique, militaire) a des rép ercussions inévitables sur les liens qui se créent et quirel i ent les insti tuti ons des différents pays eu rop é en s . Dans le mon de militaire parexemple, le besoin de communiquer des différentes armées nationales se produit avecp lus de vi g u eur ch a que jour. Les servi ces de tradu cti on devi en n ent absolu m en tnécessaires et indispensables, car, de plus en plus, les membres de ces armées doiventcommuniquer d'une façon précise et urgente. Mais l'hétérogénéité du lexique militairecause beaucoup de problèmes de traduction. Il existe en effet un vocabulaire propre à
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la Marine,un autre propre à l'Armée de Terre et un troisième propre à l'Armée de l'Air. Cette division apparaît clairement dans les préfaces de tous les dictionnaires militairesunilingues ou plurilingues. Voyons deux exemples:
- Ruíz Ballesteros (1983:4) dit que son but est celui de:
"ofrecer reunidas la terminología operativa más utilizada en el Ejército de Tierray la de Ma rina y Avi a ci ó n de uso más frec u en te como re su l t ado de lacooperac i ó n , con la pri m era , en operac i ones anfibias y con la segunda en elapoyo que ofrece durante el combate".
- Ürquía Gómez indique, dans la partie "presentación del editor" de son dictionnairebilingue (1980), que:
"el autor de este diccionario fue seleccionando durante largo tiempo todas lasvoces y expresiones propias de los tres ejércitos, así como las palabras técnicasmás usuales e import a n tes de las ramas científicas rel ac i on adas con lasactividades militares".
Les militaires po s s è dent en com mun une partie du voc a bu l a i re militaire : d'une part , u na r got spécial de la vie qu o ti d i enne (casern e ,m a n oeuvre s , etc.) et d'autre part , un en s em bl ede technicismes con cernant le statut militaire (la hiéra rch i e , les stra t é gies de guerre , l em a t é ri el ,l ' u n i form e , les app a rei l s ,l ' a rm em en t , etc . ) . Mais ch acune des trois armées dispo s ede son propre argot (celui de tous les militaires de Terre , celui de tous les militaires de l'Ai r,et celui de tous les marins) et , p a ra ll è l em en t , d'un en s em ble de mots tech n i ques que lesprofe s s i on n els des deux autres armées souvent ne con n a i s s ent pas. De plu s , ces en s em bl e sde technicismes de Terre , Air et Ma rine sont divisés à leur tour en termes em p l oyés (ets o uvent con nus) exclu s ivem ent par une arme de l'armée de Terre (arti ll eri e , i n f a n teri e ,etc . ) , par une unité de l'armée de l'Air (pilote s , form a teu rs , pers on n el des bases aéri en n e s ,i n g é n i eu rs , etc.) ou par un corps de la Ma rine (mécanicien s ,i n f a n teri e ,s o u s - m a ri n s , etc )1,ce qui augm en te con s i d é ra bl em ent la com p l exité du lex i que militaire . Ch acun de ce svoc a bu l a i res po u rrait con s ti tu er l'obj et d'étu de d'un dicti on n a i re tech n i qu e . En fait, l e so uvra ges con s acrés à ces voc a bu l a i res français ou espagnols sont très peu nom breu x .
Un autre type de division interne du vocabulaire militaire peut être (comme dans leslangues d'autres groupes sociaux): celle qui se produit entre les codes écrit et oral (parexem p l e , un militaire espagnol écri ra "que le han pagado unos atrasos" tandis qu ' i lp a rl era de "una bu f a n d a” ) , ou en tre le voc a bu l a i re des con s c rits et des cad re s
1 . Les données à propos des trois armées sont de HERNÁNDEZ SÁNCHEZ-BA R BA et A LONSO BAQUER (1968. Tome V I .1 7 7 - 2 0 9 ) .
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profe s s i on n els (les rec rues em p l oi ent par exemple un voc a bu l a i re familier que lesautres comprennent mais n'utilisent pas:"pollo, peluso, pelón" font allusion à la recrue;"monstruo", à une recrue qui n'a pas encore prêté serment au drapeau; "abuelo" est lesoldat vétéra n ; " p i s to l o " , une rec rue des com p a gnies spéciales; " ch opo " , le fusil àrépétition; "mimeta", l'uniforme de campagne; "hormiguita" est le nom des fantassins;"popeye", celui des marins; "paracas", celui des parachutistes, etc.). Il n'existe pas nonplus beaucoup d'études linguistiques concernant les différences entre l'écrit et l'oral,nid'ouvrages lexicographiques qui puissent apporter une information systématique (bienqu'il y ait quelques ouvrages bilingues mais assez anciens: Ruiz Jodar (1975), UrquíaGómez (1980), Raigada de Pablo (1972)).
Du point de vie lex i cogra ph i qu e , l ' h é t é rogénéité du lex i que militaire com p l i que lechoix et le classement des entrées. Pas un seul des dictionnaires techniques bilinguesque nous avons consultés ne signale à quel sous-groupe du lexique militaire l'entrée faitréférence; nous savons seulement, en lisant la micro-structure, qu'il s'agit d'un termeappartenant à l'un des vocabulaires techniques de l'une des trois armées (et souventsans préciser lequel!). Il est v rai toutefois qu'il est particulièrement difficile de trouverun gro u pe social profe s s i on n el aussi com p l exe que le militaire et qui uti l i s ep a ra ll è l em ent autant de sous-langues. Du point de vue des langues qui nousi n t é re s s en t , le français et l'espagn o l , un seul dicti on n a i re bilingue spécialisé a étépublié, à notre connaissance, celui de Peyrous, qui date de 1989. Face à cette pénurie,les militaires con cernés doivent donc généra l em ent con su l ter les dicti on n a i re sgénéraux dans leur effort pour traduire et se faire comprendre.
Dans ce trava i l , nous nous pen ch ons sur le tra i tem ent qui est fait du voc a bu l a i re militairedans ce type de dicti on n a i re ; nous étu d i ons son inclu s i on et les équ iva l en ces tradu cto l ogi qu e spropo s é e s . No tre corpus est con s ti tué à partir des let tres Ab - Ac - Ca - Ce - Ch - Pa - Pe - P i - Ta - To - Trde qu a tre dicti on n a i res généraux de même form a t , actu ell em ent sur le march é : Hach et te (H),L a rousse (L), Sopena (S) et Vox (V) . Nous avons rel evé les en trées qui sont su ivies d'unem a rque indiquant leur app a rten a n ce au lex i que militaire et nous avons ainsi obtenu uncorpus de 101 mots. Puis nous les avons regroupées en qu a tre tabl e a u x : le prem i er tabl e a ucon ti ent les mots po lys é m i ques de la langue standard , dont l'une des accepti ons est militaire ;le deuxième tableau est com posé de termes militaires dont le signifiant s'éloi gne de la langues t a n d a rd mais dont le référent est généra l em ent con nu , à cause des éch a n ges linguisti qu e sexistants en tre la langue militaire (non tech n i que) et la langue standard . (En ef fet , gr â ce aus ervi ce militaire --fait en pri n c i pe ju s qu'à maintenant par tous les hom m e s - , aux tex te sj o u rn a l i s ti ques qui tra i tent des guerres actu ell e s , aux report a ges histori ques ou non sur lesconflits intern a ti on a u x , etc . , les mots militaires s'introdu i s ent fac i l em en t , m a l gré la
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LA TRAD UC T ION F RA N Ç A I S - E S PAGNO L D U VOC A BU LA IR E MI LITA I R E
com p l exité linguisti que que nous avons men ti on n é e , dans la langue généra l e ) ; le troisième estcom posé de termes militaires plus spécialisés, c ' e s t - à - d i re que ni leur signifiant ni leur référen tne sont con nus des non - s p é c i a l i s te s ; le qu a trième regro u pe les termes militaire sa rch a ï qu e s : certains sont déjà "vi ei llis" dans le Di cc i on a rio Militar publié en 1869 par Jo s éAl m i ra n te ;d ' a utres ont la marque "Vx" dans le Petit Larousse Il u s tré actu el . Dans les qu a tret a bl e a u x , la croix/le ti ret indique la pr é s en ce / a b s en ce des en tr é e s , et l'astéri s que signale que latradu cti on de l'accepti on militaire figure dans le corps de l'arti cl e . I. Choix de la nomenclature militaire
Tableau 1. Mots polysémiques dont l´une des acceptions est militaire
Tableau 2. Termes du lexique militaire que appartiennent aussi à la langue standard
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Tableau 3. Termes du lexique militaire qui n´appartiennent pas à la langue standard
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Tableau 4. Termes archaïques du lexique militaire
L ' a n a lyse de notre corpus com posé de 101 termes met en rel i ef l ' i m port a n ce nu m é ri que de sen trées sélecti on n é e s : le L inclut 89 term e s , le H: 9 8 , l ' A : 92 et le V: 7 5 . Nous po uvon sé ga l em ent con s t a ter l'introdu cti on d'un nom bre import a n t , bi en que moi n d re , de term e sm i l i t a i res qui ont été vu l ga risés gr â ce au servi ce militaire (les 27 en trées du tableau 2) et de smots po lys é m i ques de la langue standard qui po s s è dent une accepti on spécialisée (les 27 dut a bleau 1), s oit un total de 54 en trées sur 101. Au con tra i re ,l ' en s em ble de termes militaire sproprem ent dits (c'est-à-dire utilisés seu l em ent dans l'armée ou dans des domaines tr è sproches de l'armée comme la chasse par exemple) est com posé d'un nom bre plus peti td ' é l é m ents (tableau 3). Il faut cependant ajouter à cet te liste les 14 archaïsmes du tableau 4.
Quant au ch oix de la nom en cl a tu re de ce domaine lex i c a l , les qu a tre dicti on n a i res sere s s em bl ent be a u co u p. A l'excepti on de "landstu rm , l a n dwehr" (em prunts all em a n d s ) ,des mots com posés "ch ef de file, ch ef de pièce , l a n ce - bom be s , l a n ce - gren ade s , l a n ce -f l a m m e s , pell e - p i oche" et des dérivés ("pétardem en t , p é t a rder, p é t a rder, p é t a rd i er,p i on n a ge " ) , tous les autres éléments de notre corpus app a ra i s s ent dans les qu a tren om en cl a tu re s . Les mots exclus l'ont sans do ute été à cause de leur forme gra ph i qu e : i ls ' a git d'em pru n t s , de dérivés ou de com posés dont le ch oix et le tra i tem ent va ri ent sel onles dicti on n a i re s . De plu s , on ob s erve que les qu el ques diver gen ces qui ex i s tent d'unen om en cl a tu re à une autre app a ra i s s ent dans l'en s em ble des termes actu els très spécialiséset , à une moi n d re éch ell e , dans celui des termes vi ei ll i s . Les qu a tre dicti on n a i res bi l i n g u e sch oi s i s s ent donc d'introdu i re le voc a bu l a i re militaire qui a pénétré dans la langues t a n d a rd et qui a par con s é qu ent perdu son caract è re tech n i qu e . IBÉRICA Nº 2
L A TRA DUC T IO N F RA N Ç A I S - E S PAGN O L D U VOC A BU LA I RE M I LI TA I R E
II. Étude de la micro-structure: Traduction du vocabulaire militaire
Le traducteur spécialisé ou le militaire qui souhaite traduire un terme militaire a doncde grandes chances de le trouver dans le dictionnaire bilingue général si sa fréquenced'emploi (par le grand public),est importante,c'est-à-dire s'il s'est glissé dans la langues t a n d a rd ou familière . Mais il faut éga l em ent déterm i n er qu elle est la va l eur de latraduction proposée en micro-structure. 2.1. Les équivalents de traduction
Le L propose l'accepti on militaire de 81 en tr é e s ; le H de 93; l'A de 71 et le V de 55. Ceci ne veutpas dire qu'une marque "mil" app a raisse dans tous ces cas-là, mais nous avons vérifié qu el ' accepti on militaire d'un mot po lys é m i que ou qu'un terme militaire ont été correctem en ttraduits par un équ iva l ent ad é quat de la langue-cibl e . Il arrive parfois qu'un des dicti on n a i res nem en ti onne pas la tradu cti on d'une accepti on qu i ,s el on les autres dicti on n a i res bilingues ou und i cti on n a i re mon o l i n g u e , est militaire : par exem p l e , dans le L, une accepti on de "abandon " ,m o tde la langue standard , est tradu i te par "de s erc i ó n " ; par con tre , cet équ iva l ent n'app a raît pas dansles trois autres dicti on n a i re s . Le po u rcen t a ge des mots traduits sem ble accept a ble pour trois de sd i cti on n a i res et même le Vox qui vise un public plus jeune d'étudiant dépasse 50% des cas.
Nous po uvons rem a rqu er éga l em ent que les en trées de mots de la langue standard (tabl e a u x1 et 2) propo s ent (pre s que) to utes le sens militaire2. Dans la liste de termes très spécialisés( t a bleau 3), les résultats va ri ent légèrem en t : le L ne fo u rnit pas le sens de "ch em i n em en t "( a proch e s ) , de "levé" (reclut a ) , de "tortue" (defensa con escudos a la rom a n a ) ; l'A n'inclut pasle sens militaire des mots: " c a rré" (form ación en cuad rado ) , " châssis" (arm ó n ) , " ch a s s eu ralpin" (cazador de mon t a ñ a ) ," ch em i n em ent" (aproch e s ) ," ch emise" (camisa- forti f i c ac i ó n ) ," ch eval de frise" (caballo de fri s a ) , " ch evron" (sard i n et a ) , " ch evron n a ge" (vetera n í a ) ," ch evronné" (vetera n o ) , " l evé" (reclut a ) , " p i l on n a ge" (bom b a rdeo ) , " train des équ i p a ge s "( c a rros de inten dencia de las tropas de Na po l e ó n ) ; le H om et le sens de "ch emise" (camisa)," ch eval de frise" (trampa con lanzas de hierro ) , et de "piper-cub" (ti po de avi ó n ) ; le V, o utre
2.Dans nos tableaux, presque toutes les entrées ont un astérisque. Celui-ci manque dans 16 cas seulement sur un total de 208:
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de nom breuses exclu s i on s , ne men ti onne pas le sens de "camouflet" (horn i llo de unacon tra m i n a ) , " c a s em a ter" (levantar forti f i c ac i on e s ) , " ch em i n em ent" (trabajo de zapa, ya proch e s ) , " ch em i n er" (rode a r ) , " ch em i s e " , " l ev é " , " ch a m ade" (toque de tambor de unac iu d ad ased i ada que se ren d í a ) ," ch a rroi" (convoy militar), " tortu e " ," traban" (alabardero ) .
Pour mieux cern er le problème de la tradu cti on des termes (mon o s é m i qu e s ) , n o u savons élaboré un tableau (tableau 5) constitué de quelques entrées appartenant à uncorps concret de l'armée de Terre, l'Artillerie.
Arti ll . Cu re ñ a (d'un canon) cureña,
cañón, - anti-aérien:(cañón) anti aereo ; cou pde canon: cañonazo
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L A TR ADU CT I ON F R A N Ç A I S - E S PAGNO L DU VOC A BU LA I RE MI LI TA I R E
Nous con s t a tons que les dicti on n a i res bilingues tradu i s ent pra ti qu em ent tous lesmots (L: 8 , H : 6 , A : 1 0 , V: 10) et de plu s , le V ex p l i que cinq fois que ces term e sa pp a rti en n ent au lex i que de l'arti ll eri e . Ces résultats con tred i s ent ceux auxqu els nouss ommes arrivés ju s te auparava n t : le V est ici celui qui inclut le plus de term e sd ' a rti ll eri e , qui les marqu ent et qui les traduit to u s . Cela signifie-t-il que le V a ch oi s id ' i n trodu i re uniqu em ent le voc a bu l a i re de qu el ques armes de l'armée? L'absen ce dec ri t è res ex p l i c i tem ent ex p l i qués dans les pr é f aces et su ivis sys t é m a ti qu em ent dans lar é d acti on de l'ouvra ge nous em p ê ch ent d'arriver à une con clu s i on ferm e . Il faudra i tpour cela dispo s er d'un corpus géant du voc a bu l a i re militaire classé par arm e s , p a rcorp s , par arm é e , etc . , ce qui malheu reu s em ent n'a jamais été fait ni même envi s a g é . Nous ne faisons donc que soulever un problème qui peut don n er lieu à d'autre srech erches de gra n de enver g u re . L ' a n a lyse de notre corp u s , m a l gré la limitati on denos moyen s , nous perm et to utefois de ti rer les con clu s i ons su iva n tes dont nous avon sfait la synthèse dans le tableau su iva n t :
Tableau 6. Analyse quantitative de la nomenclature
La plu p a rt des mots militaires con sultés dans les dicti on n a i res bilingues généraux ysont répertoriés (89, 98, 92 et 75). Dans trois des dictionnaires (L, H, A), le nombred ' accepti ons militaires tradu i tes en micro - s tru ctu re ne va rie pra ti qu em ent pas d'undictionnaire à un autre (81, 93, 71). Les quatre dictionnaires bilingues procurent doncà l'usager la même inform a ti on en mac ro - s tru ctu re et la même proporti ond'équivalents de traduction militaires en micro-structure. Ce qu'il ignore, c'est quelssous-groupes du lexique militaire ont été choisis par les lexicographe dans la sélectionde leur nomenclature et quels ont été les critères pour retenir certains éléments de cessous-groupes plutôt que d'autres. 2.2. Les marques
Con tra i rem ent à la conver gen ce qui ex i s te en ce qui con cerne le nom bre de sen trées militaires en regi s trées dans les dicti on n a i re s , il se produit une énorm e
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d iver gen ce dans le cl a s s em ent lexical de ces en tr é e s . Le tableau d'abr é vi a ti on sdu L fo u rnit trois marques qui indiqu ent que les termes app a rti en n ent aul ex i que militaire : " aviat." (avi a ti on ) , " m a r." (mari n a ) , "mil." (militar); n o u sdevons su ppo s er que cet te dern i è re marque fait uniqu em ent référen ce à l'arm é ede Terre ou qu ' elle inclut peut - ê tre le voc a bu l a i re com mun em p l oyé dans lestrois arm é e s . L'A pr é s en te cinq abr é vi a ti ons pour ce voc a bu l a i re : " a rti ll . " , " avi . " ," fort . " , " m a r. " , " m i l . " . Dans ce cas, "mil." sem ble faire référen ce au voc a bu l a i rede l'armée de Terre à l'excepti on du voc a bu l a i re tech n i que des arti ll eu rs et de si n g é n i eu rs et il inclut sans do ute l e voc a bu l a i re com mun de Terre , Air etMa ri n e . Le H propose les cinq marques de l' A mais avec une légère différen ce :sous la ru bri que "mar. " , il n'inclut pas l' arch i tectu re navale qui est sign a l é ed'une autre façon : " a rch . n av. " . Lel V suit le modèle de l'A; il ch a n ge simplem en tle nom de "avi ación" par "aéron a uti qu e " .
Force est de sign a l er, en prem i er lieu , l ' a rbi tra i re des cinq marques em p l oyées dansles dicti on n a i res pour cl a s s er les termes militaire s . En ef fet , aucun cri t è re n'estva l a ble pour privi l é gi er le domaine de l'arti ll erie et des forti f i c a ti ons au détri m en tde la cava l erie ou de l'infanterie par exem p l e . En deuxième lieu , nous devon srem a rqu er l'em p l oi abu s i f d'une marque généri que dans tous les dicti on n a i re s :" m i l . " . En ef fet , celle-ci classe uniqu em ent une partie (peu délimitée par aill eu rs) duvoc a bu l a i re militaire par oppo s i ti on aux autres parties (air, m er ) . L'A et le Vr é du i s ent le domaine soi-disant "militar" en le divisant et en ne tenant pas com ptedes en s em bles de l'arti ll erie et du corps d'ingénieu rs . Le H divise le voc a bu l a i re"mil." mais il divise éga l em ent le voc a bu l a i re de la marine en classant d'une part lestermes marins et d'autre part les termes de l'arch i tectu re nava l e ; il crée ainsi unea utre marque généri que puisque "mar." ne repr é s en te pas to ut le lex i que de lam a rine mais au con tra i re , une seule de ses parties (bi en qu ' elle soit la plu si m port a n te ) . En troisième lieu , il convi ent d'indiqu er que l'en s em ble de term e sm a rqués "mil." dans le L ne corre s pond pas à la reu n i on des en s em bles "mil., a rti ll . ,fort." de l'A , du H et du V; que les en s em bles "avi ación" du L, de l'A et du H ne son tpas iden ti ques et qu'ils ne co ï n c i dent pas non plus ave celui qui est marqu é" aeron á utica" dans le V; f i n a l em en t , qu'aucun des en s em bles inti tu l é : " m a rina" dansle L, l' A et le V ne con ti ent les mêmes éléments ni les mêmes que la réunion de sen s em bles "mar." et "arch . m a r." du H. Le système de marques utilisé pour ledomaine militaire est donc mal stru ctu r é , ce qui a une réperc u s s i on directe sur lecl a s s em ent des en trées dans les qu a tre dicti on n a i re s :
1) dans notre corp u s , il n'y a aucun terme de la marine dans les qu a tre dicti on n a i res à la foi s . IBÉRICA Nº 2
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2) de nombreux termes marqués dans l'un des dictionnaires ne le sont pas toujoursdans les autres:
3) Ou bien, même si les termes ont une marque, celle-ci n'est pas toujours la même:
4) dans certains cas,le terme est marqué dans l'un des dictionnaires,à cause du registrede langue qu'il dénote et non pas à cause de son classement thématique:
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5) les mots dérivés ne sont pas tous marqués et l'équ iva l ent de tradu cti on militairen'apparaît pas toujours, contrairement à ce qui se produit pour le mot de base.
pas de marque dans l' A et pas de traduction(le sens de "degradación" n'apparaît pas)
6) un terme marqué "fort." ou "arti ll." n'a pas to u j o u rs la marque "mil." dans una utre dicti on n a i re :
7) au contraire, deux marques différentes s'appliquent au même terme:
(bien que le L dispose aussi de "aviat.")
Par aill eu rs , les lex i cogra phes se met tent d'accord pour cl a s s er les en trées dans très peu de cas:
trouée, mouvement tournant,tirailleur, casser, caisson:
F i n a l em en t , nous con s t a tons que les trois ou cinq ru bri ques proposées par lesdictionnaires pour le vocabulaire militaire dans le tableau d'abréviations se multiplienten fait jusqu'à un total de dix-neuf (les combinaisons de deux marques incluses):
- huit d'entre elles rajoute une spécification au concept générique:
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- quatre servent pour classer directement les termes dans le domaine militaire:
- et les autres n'ont aucun rapport avec le domaine étudié, le domaine militaire:
- elles indiquent les niveaux de langue: fam. pop. arg.
- ou les liens entre les langues: gal. - ou les différences dans le temps: neol. / vx
De plu s , les marques dont le sens est sem bl a l e : "vx mil." dans le L et "mil. ant." dans l'Apar exem p l e , ou "neol." dans l'A et "gal." dans le H, ne s'app l i qu ent pas à la même en tr é e :
Le tableau su ivant reprend les 19 marques qui cl a s s ent les termes militaires et le nom bred ' a rti cles dans lesqu els app a raît ch acune d'en tre elles dans ch a que dicti on n a i re .
Tableau 7. Récapitulation de l´étude des marques
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III. Conclusion
Trois con clu s i ons nous para i s s ent import a n tes dans l'étu de du tra i tem en tlexicographique du vocabulaire militaire.
1 . Quant à la mac ro - s tru ctu re , les qu a tre dicti on n a i res bilingues introdu i s ent unnombre analogue et relativement important de termes militaires, mais ils choisissentpri n c i p a l em ent ceux qui ont été admis dans la langue standard . Cet te décision estparfaitement justifiée dans un dictionnaire bilingue non spécialisé.
2 . Dans la micro - s tru ctu re des dicti on n a i res L, H y A , le nom bre d'en trées don tl'acception militaire est traduite en langue-cible est également important et coïncident( 8 1 , 93 et 71 cas face à 55 dans le V) . Les tradu cti ons des accepti ons militaires seréalisent dans 93% des cas pour ce qui est de l'ensemble des termes connus et employéspar tous les locuteurs d'une même communauté linguistique et dans 86,5% des cas ence qui concerne les termes spécialisés.
3. Le classement du vocabulaire militaire est franchement irrégulier aussi bien si nousa n a lys ons ch a que dicti on n a i re indivi du ell em ent que si nous com p a rons lesdictionnaires entre eux. Les dictionnaires n'indiquent pas l'appartenance d'une entréeà la langue militaire dans 152 cas: L/30; H/27; A/51; V/44. Le tableau d'abrévations necorre s pond ja m a i s , dans aucun des qu a tre dicti on n a i re s , aux marques qui son tréellement utilisées en micro-structure.Finalement,les critères pour classer une entréedans un domaine déterminé varient d'un dictionnaire à un autre;par conséquent, pourun même corp u s , celui des termes militaire s , nous dispo s ons de qu a tre cl a s s em en t sdifférents, un classement par dictionnaire analysé.
La difficulté qui su r git ici est due à une cause proprem ent lex i cogra ph i qu e . Le sl ex i cogra ph e s , et en parti c u l i er les bi l i n g u e s , n ' ex p l i qu ent pas cl a i rem ent le rôle de sm a rques qu'ils uti l i s en t . On doit se dem a n der si ces marques indiqu ent l'app a rten a n ce duterme à un lex i que spécifique (marque d'un gro u pe social ou profe s s i on n el) ou si ell e srel i ent l'en trée à un domaine référen ti el (et com posé de qu el type de référents?)? Le sl ex i cogra phes bilingues ne disti n g u ent pas cl a i rem ent ces deux rôles, ce qui ex p l i que lapr é s en ce irr é g u l i è re de marques dans les pages d'un même dicti on n a i re et le fait que de sm a rques différen tes s'app l i qu ent aux mêmes en trées ou vi ce vers a . Il est vrai qu e , d ' u npoint de vue linguisti qu e , les langues spécifiques n'ont pas de fron ti è re bi en définie vi s - à - vi sde la langue généra l e , et cet te incerti tu de con tri bue elle aussi aux diver gen ces con s t a t é e sdans les dicti on n a i re s . En to ut cas, pas un seul des qu a tre lex i cogra phes ne sem ble s'êtreposé le problème et tous distri bu ent les marques sans su ivre de cri t è res définis et stabl e s . IBÉRICA Nº 2
LA TRAD UC T ION F RA N Ç A I S - E S PAGNO L D U VOC A BU LA IR E MI LITA I R E
Le vocabulaire commun aux trois armées (dont le référent est moins spécialisé et quis'est introduit dans la langue générale) est donc bi en traité dans le dicti on n a i rebilingue. Quant au vocabulaire technique, bien que l'inclusion en macro-structure ens oit assez import a n te et s'ad a pte ainsi à ce qu ' a n n on ç a i ent les auteu rs dans leu rsp é f aces pour les termes en généra l , le cl a s s em ent diffère sel on les lex i cogra ph e s( l ' a s s i gn a ti on d'une marque à une en trée déterminée va ri e ) , ce qui provoque unegra n de con f u s i on chez le tradu cteu r. Le dicti on n a i re bilingue doit attei n d re unerigueur méthodologique qu'il n'a pas, une systématisation de la "particularisation" dess o u s - l ex i ques qui con s ti tu ent le lex i que militaire . Le tra i tem ent du lex i que militairesemble donc adéquat pour un dictionnaire bilingue dont le public visé est "le grandpublic", le lecteur ou le traducteur de revues de vulgarisation. Mais pour le traducteurspécialisé ou simplem ent le militaire qui voya ge hors de son pays , l ' i n clu s i on de celexique et les équivalents de traduction fournis sont insuffisants. BIBLIOGRAPHIE
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