Les Nystagmus
Fichier PDF créé le dimanche 9 mars 2014
Les mouvements oculaires ont pour fonction fondamentale dêtre au service de la vision et du regard qui comportent
deux systèmes : la vision focale et la vision panoramique. Pour le bon fonctionnement de chaque système, des
mouvements conjugués des yeux sont nécessaires.
2. les mouvements oculaires rapides (saccades),
4. les mouvements oculaires automatiques,
8. les mouvements disjonctifs (convergence - divergence)
Parmi tous ces types de mouvements, ceux qui nous intéressent particulièrement sont les 4 premières catégories :
1. 2. Les mouvements oculaires lents et les mouvements oculaires rapides (saccades)
Les mouvements lents ont comme fonction la poursuite et le maintient de la fixation lors dun déplacement de lobjet ou
de la tête. Les saccades ont comme rôle de mettre fin à la fixation et dexplorer le champ visuel par des fixations courtes
et successives. Les centres nerveux responsables sont situés dans le mésencéphale pour la verticalité et dans la
protubérance (substance réticulée) pour les mouvements horizontaux.
3. Les mouvements oculaires réflexes apparaissent notamment dans les mouvements de latéralité de la tête par des
afférences vestibulaires et proprioceptives cervicales qui déclenchent une déviation conjuguée des yeux au sens
contraire du mouvement de la tête sous le contrôle des influences inhibitrices corticales. Certaines stimulations
vestibulaires (épreuve rotatoire ou stimulation calorique) font apparaître un nystagmus vestibulaire caractérisé par
lalternance dune déviation lente primitive suivie dune saccade de sens contraire. (Réflexe du tronc cérébral sous
linfluence facilitatrice des aires oculo-motrices frontales).
4. Les mouvements oculaires automatiques ont comme rôle à maintenir la fixation de lobjet ; ce sont des mouvements
rapides dorientation vers lapparition dun stimulus visuel dans le champ. Leur origine est occipitale avec la projection
dans le mésencéphale par la voie oculogyre postérieure occipito mésencephalique. Grâce à ce type de mouvements
NYSTAGMUS OPTOCINETIQUE (physiologique)
On le remarque chez le sujet sain, lorsquon fait défiler lentement devant les yeux des images successives. On le
dénomme aussi « nystagmus des chemins de fer ». Il peut être observé facilement quand quelquun regarde par la
fenêtre dun train en mouvement. La phase lente se fait dans le sens du déroulement et la phase rapide en sens inverse
; seule une différence nette entre les deux stimulations horizontales ou verticales a une valeur sémiologique, mais il
peut rester symétrique dans les hémianopsies par lésion de la bandelette. Sa voie efférente ayant son point de départ
dans la région pariéto-occipitale il peut être diminué dans les lésions hémisphériques entraînant une hémianopsie et
dans les lésions de la voie oculogyre postérieure ; dans ces cas, lanomalie porte sur le nystagmus opto-cinetique
battant du côté sain. Labolition est remarquée dans les lésions bilatérales des radiations optiques ou les lésions
bilatérales de la scissure calcarine. Ce type de lésions a comme conséquence une cécité corticale avec la conservation
des réflexes photomoteurs et labolition du nystagmus optocinétique. Cest lunique signe clinique qui fait la différence
NYSTAGMUS PATHOLOGIQUE
On le divise en deux grandes catégories :
1. Congénital idiopathique. Il apparaît durant les 3 premiers mois de la vie (1/1500 de nouveaux nés). Il est souvent
symétrique et horizontal. Les anomalies impliquées sont des mutations des gènes localisées en Xp11.4-p11.3(NYS1), le
chromosome 6p12(NYS2) et Xq26-q27. Le traitement repose sur la correction des erreurs de réfraction, Baclofen et
2. Secondaire à des lésions centrales ou labyrinthiques.
Il existe des nombreuses classifications du nystagmus. Nous sommes particulièrement intéressés ici par celui qui
apparaît dans les syndromes bulbaires par syringobulbie ou Chiari, mais un court rappel à été nécessaire.
Le nystagmus pathologique fait partie des mouvements oculaires anormaux. Ce sont des mouvements oculaires
involontaires, faits de deux secousses de sens inverse, dont une seule au maximum est une saccade, se répétant et
ayant un certain rythme. Lorsque les deux secousses ont une vitesse identique ou voisine, le NYSTAGMUS est dit
PENDULAIRE. Lorsquil existe une secousse rapide (saccade) et une secousse lente il sagit dun NYSTAGMUS à
NYSTAGMUS PENDULAIRES
Ils se caractérisent par deux secousses de vitesse identique ou voisine et ils peuvent être congénitaux ou acquis. Les
congénitaux existent à la naissance ou apparaissent peu après. La direction des secousses est habituellement
horizontale. Il peut exister dans toutes les positions du regard ou seulement dans le regard latéral.
Les nystagmus pendulaires acquis sont rares. Certains sont monoculaires ou dissociés, prédominant sur un Sil. Ils
peuvent être horizontaux, verticaux, obliques, rotatoires (lSil pivote sur son axe), de circumduction (lSil décrit une
Etiologies : sclérose en plaque, traumatismes, tumeurs cérébelleuses, tumeurs suprasellaires. Dans les tumeurs
suprasellaires il sagit du « see-saw nystagmus » qui possède une composante verticale et une autre rotatoire et
saccompagne dun décalage vertical alternant les deux yeux (lun allant en haut pendant que lautre va en bas, puis le
NYSTAGMUS A RESSORT
Ils comportent une phase rapide (saccade) et une phase lente en sens inverse. La phase rapide définit le sens du
nystagmus. Ce sont ceux quon retrouve de façon naturelle, donc physiologique par des diverses stimulations :
opto-cinétique (voir plus haut), nystagmus vestibulaire par la stimulation calorique ou rotatoire.
Ceux avec valeur pathologique peuvent être spontanés sils existent en position primaire ou révélés, sils napparaissent
que dans une position excentrée du regard. NYSTAGMUS VESTIBULAIRE
Il résulte dune lésion des labyrinthes, des nerfs vestibulaires ou des voies vestibulaires centrales. Le nerf vestibulaire
conjointement au nerf acoustique parcourt le conduit auditif interne, traverse langle ponto-cérébelleux et pénètre le
sillon bubo protubérantiel en arrière du facial. Les voies vestibulaires centrales sont constituées par les noyaux
vestibulaires sous le plancher du 4ème ventricule à la partie latérale et supérieure du bulbe (latéral, médian, supérieur
et inférieur). Certaines fibres vont dans le noyau flocolo-nodullaire du cervelet. Tous ces centres ont des connexions
corticales (pariétale ascendante, sa partie la plus basse) par lintermédiaire du thalamus et des connexions sous
corticales avec le cervelet, substance réticulée, noyaux gris centraux, noyaux oculus moteurs. Ce sont ces dernières qui
Il est habituellement horizonto-rotatoire dans les lésions vestibulaires périphériques ou bulbaires, rotatoire dans les
lésions bulbaires, horizontal ou vertical dans les lésions pontiques, et vertical dans les lésions pédonculaires (les
nystagmus rotatoires ou verticaux ont toujours une origine centrale). Un nystagmus vestibulaire peut être unidirectionnel
(il bat toujours dans le même sens) ou multidirectionnel (il bat dans des sens divers en fonction du regard). Dans ce
dernier cas, il sagit de lésions de volume important ou multiples. Dans les syndromes vestibulaires périphériques, il
existe souvent des signes associés (vertiges, signes auditifs) et la composante horizontale de la phase lente est dirigée
habituellement vers le côté lésé. NYSTAGMUS PARETIQUE
Il est plus ample sur lSil sain en cas de paralysie oculo-motrice et existe sur les deux yeux en cas de paralysie de
fonction. Il apparaît lorsque le regard est dirigé dans le sens daction du ou des muscles paralysés. Il nest
habituellement observé que dans les paralysies partielles (quil sagit dune paralysie oculo-motrice ou de fonction), ou à
la phase dinstallation ou de récupération de paralysies complètes. NYSTAGMUS RETRACTORIUS
Il intéresse les 2 yeux et est constitué dune phase rapide de rétraction du globe oculaire dans lorbite (saccade
survenant sur lensemble des muscles oculo-moteurs) et une phase lente de retour à la position initiale. En général, il
sassocie à une paralysie du regard vers le haut. On peut remarquer une légère convergence des deux yeux pendant la
phase de rétraction associant ainsi un nystagmus de convergence. Il est habituellement intermittent et il apparaît lors de
leffort de fixation ou de convergence ou dans le regard vers le haut. Ses étiologies sont les lésions péri-aqueducales
supérieures (tumeurs, pathologies vasculaires, post-traumatiques, infectieuses et inflammatoires).
Le Syndrome de Souffrance Bulbo Protubérantielle comporte à part le nystagmus rotatoire ou horizonto-rotatoire, des
troubles des nerfs crâniens, (parésie du voile, des cordes vocales, de la langue, du nerf spinal, hypoacousie, paralysie
du nerf moteur oculaire externe, du nerf facial, atteinte du trijumeau, à lexception des nerfs oculaires communs et
pathétique), des vertiges, des troubles de léquilibre, troubles visuels, de la déglutition, de la parole. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DU NYSTAGMUS
Il existe dautres types de mouvements pathologiques oculaires non nystagmiques. Souvent il sagit de secousses
successives en sens inverse. Ces mouvements, qui sont dépourvues de tout rythme, se distinguent aisément du
nystagmus soit par leur vitesses daller retour qui sont identiques et très rapides soit par le fait quils interviennent par
1. LE FLUTTER OCULAIRE
Il sagit dun mouvement horizontal, involontaire, à type de saccades, qui apparaît au moment dune fixation. Il est
constitué par un ou plusieurs mouvements daller retour de part et dautre du point de fixation, sans pause intercalaire
entre les deux mouvements de sens inverse. Le mouvement anormal revient par salves brèves à intervalles variables. Il
peut se rencontrer dans des lésions cérébelleuses de nature très variée, dégénérative, vasculaire, tumorale, infectieuse,
2. LOPSOCLONUS (ou « La Danse des yeux »)
Il est constitué par des saccades daller-retour sans pause intercalaire. Dans lopsoclonus, les mouvements sont
multidirectionnels avec une prédominance horizontale, indépendants de la fixation, incessants (ils persistent pendant le
sommeil), complètement irréguliers et imprévisibles dans leur direction, leurs fréquences et leurs amplitudes. Ce signe
apparaît notamment dans la méningo-encéphalite de ladulte, le neuroblastome chez lenfant, dans les atrophies
cérébelleuses paranéoplasiques et au cours de certaines intoxications (DDT). 3. LES ONDES CAREES
Il sagit de saccades horizontales de sens contraire, survenant de façon involontaire et qui comportent une pause
intercalaire au moment de linversion des mouvements. On distingue des petites ondes carrées, surtout visibles à
lenregistrement et des grandes ondes carrées visibles cliniquement. Elles se succèdent à un rythme assez régulier et
sont induites par la fixation ou la poursuite oculaire. Ces différentes ondes carrées sont observées lors de lésions
cérébelleuses diverses, tant sur le plan topographique, quétiologique, et parfois lors de lésions du tronc cérébral. 4. LE BOBBING OCULAIRE
Cest un mouvement involontaire rapide (saccades) dirigé vers le bas, suivi dun retour plus lent à la position de départ,
survenant à intervalles irréguliers. Il est observé en général chez les malades plus ou moins obnubilés et ayant une
paralysie de la latéralité complète. Il a comme origine probable des lésions vasculaires ou tumorales protubérantielles
étendues, tumeurs cérébelleuses qui compriment le tronc cérébral et certaines encéphalopathies (intoxication au
5. LES ANOMALIES STATIQUES (SKEW-DEVIATION ET ANOMALIES DE CONVERGENCE)
Il sagit dune anomalie statique acquise, comportant un décalage vertical permanent entre les deux yeux, manifestée
cliniquement par une diplopie, ne se modifiant guère avec les positions du regard. Cette anomalie peut être isolée ou
peut faire partie dun syndrome oculomoteur complexe comprenant des paralysies oculomotrices ou de fonction. On
retrouve ce symptôme dans les atteintes bulbaires, protubérantielles et cérébelleuses.
Dans la même catégorie, on retrouve des paralysies de convergence qui sont surtout observées dans les syndromes de
Parinaud. Une paralysie de la convergence qui survient isolément (ce qui est exceptionnel) se manifeste par une
diplopie dans la vision de près. Le trouble de laccommodation est souvent associé avec le réflexe photo moteur présent
mais une inversion du signe dARGYLL ROBERTSON. Comme étiologie on retrouve les encéphalites, la sclérose en
plaque, et les lésions post traumatiques.
Le diagnostic différentiel avec le nystagmus est notamment intéressant dans le spasme de la convergence ou cette
anomalie statique survient par à-coups successifs lors dun effort de fixation ou après un mouvement oculaire horizontal
Bibliographie
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